L'Au-delà du monde / notes de lecture
Ce recueil vient de recevoir le Prix de poésie 2017 Les Gourmets de Lettres
sous l’égide de l’Académie des Jeux Floraux de Toulouse
Brigitte Maillard L’au-delà du monde Librairie Galerie
Racine 2017 50 pages, 15 €
(Commande en librairie,
auprès de l’éditeur Librairie Galerie Racine )
Ce
recueil vient de recevoir le Prix de poésie 2017 Les Gourmets de Lettres
sous l’égide de l’Académie des Jeux Floraux de Toulouse
Ce
livre a fait l'objet de l'émission les Poètes (Christian Saint-Paul)
du jeudi 27 juillet 2017
Sur Radio Occitania
toujours
accessible à la rubrique "Pour écouter les émissions":
Jean-Michel Tartayre,
membre du jury s'exprime sur ce livre :
La poésie de Brigitte Maillard présente
une structure libre,
fondée à la fois sur la diversité des
rythmes et une écriture
alternant entre vers et prose.
L’ensemble installe le lecteur dans
une longue phase de
suspension qui touche à l’au-delà du
monde éponyme.
Cet au-delà est celui de l’âme du poète et
fait écho à l’âme du lecteur.
Il peut aussi se concevoir et être comparé
aux
Correspondances de Charles Baudelaire
(exemple :
« Je te donne l’effroi devant la vitre /
la terre gelée / les membres au soleil »)
Brigitte Maillard compose des textes en
leur infusant une pensée spinoziste,
où tout est reflet de l’Amour et de
l’Innocence de la Nature.
On note une grande fluidité dans
l’écriture qui renvoie directement à cette philosophie :
« Une frontière, celle du
visible-invisible, que le poète découvre […]
Cet espace subtil se dévoile, fluide. »
;
« Il y a un autre monde mais il est dans
celui-ci » chante le poète Éluard.
Somme toute, Brigitte Maillard relie la
poésie à l’essence de l’être
et en dresse ici un éloge unique reflétant
le style unique de l’auteur :
« J’ai cherché des langages
pour entendre le monde, m’entretenir avec lui. »
Notes
de Lecture
Christian Saint-Paul
Brigitte Maillard, avec ce livre de
poèmes, s'engage plus avant dans son parcours initiatique qui l'approche plus
près encore de la Connaissance, par la poésie.
Son rituel et sa dramaturgie personnelle,
se lisaient dans ses recueils précédents :
"Soleil, vivant soleil",
"La simple évidence de la beauté", "A l'éveil du jour" et
"Couleur poème".Cet "au-delà du monde" qu'elle est parvenue
à rejoindre, n'est pas celui d'une vie assurée après la mort. Cet au-delà est
celui de Saint-Exupéry qui voyait non avec les yeux mais avec le coeur, celui
d'Eluard qui le situait dans ce monde-ci.
Un monde ici et maintenant à la
portée de tous ceux qui se laissent gagner par la sensation de fraîcheur d'une
vie autonome, "interne" aurait dit Cadou. Ce lieu en soi, où "il
n'y a pas" précise Brigitte Maillard. La vacuité dans laquelle on
vit. Car ce sont les mots qui tiennent le monde.
Une grande poésie de célébration et d'une
impressionnante spiritualité sans dogme.
Michel Philippo
Véronique Elfakir
Extrait d'un article à découvrir dans son intégralité
Revue Recours au poème décembre
2017
Dans ce recueil intitulé, L’au-delà
du monde, Brigitte Maillard interroge cette tension permanente entre
le réel et son envers et en définitive entre la vie et la mort dont toute
existence porte la déchirure à la fois éblouissante et tragique. Ce texte
envoûtant et profond se propose donc d’aller « au-delà », dans cette
zone frontière entre le visible et l’invisible que la poésie, selon sa propre
définition, ne cesse d’interroger :
« Au-delà du monde
Il y a quelque chose de grave et d’inattendu dans la
Vie.
Il y a un lieu dans le monde, certains diraient une utopie, où il n’y a pas….C’est un au-delà du monde.
Un fruit au cœur de l’arbre. » (p.5)
Il y a quelque chose de grave et d’inattendu dans la
Vie.
Il y a un lieu dans le monde, certains diraient une utopie, où il n’y a pas….C’est un au-delà du monde.
Un fruit au cœur de l’arbre. » (p.5)
« Connais-tu le
chant des vignes ?
Comme un aveugle sur la
rive
au détour d’un chemin
d’illusions
Laisse monter ce chant
de mémoire
Du sillon de printemps
de la volupté des heures
du graphisme des
pages »
*
L’Au-delà du monde,
Librairie Galerie Racine, 2017, 50 pages (belle photo d’une Tête de jeune
Bigoudène par l’auteure), 15 €
« Attendre le monde »,
« porter le soir », « allez » : une poésie
revitalisante qui s’énonce là. Les impératifs suivent et enjoignent à
l’activité, celle de l’esprit, celle du corps : INVENTE-TOI !
« Le temps est une histoire
(entre nous)
un déplacement de vent »
Laisse monter ce chant de mémoire
(…)
Respire sa douceur
le si lointain où chantent les sirènes
Laisse venir le chant des rives
« Revenir aux choses », laisser
venir mots, sens, poèmes : tel est le vœu d’une poète qui saisit la
« momie des rêves », « la vie de la lumière », « le
sang du vent » pour « remonter » le courant et affronter
l’avenir. Persuadée que « la terre est bonne », elle convie le
lecteur à conserver ces valeurs insignes : « tout est secret »,
« la vie qui parle au vent », « un fruit partagé » ou autre
« joie de l’éclair ».
Ce lyrisme mesuré, sobre, parle profond.
Gérard Clery Concerto pour Marées et silence, revue
de poésie juin 2018
Autant
le dire d'entrée, le livre que publie Brigitte Maillard est un livre de
sagesse(s). Et il faudrait se révéler sérieusement atteint de cécité ou
dispersé par une actualité volontiers prédatrice, pour ne pas capter la lumière
qui s'en dégage, tant l'attention du lecteur est appelée par les très
nombreuses déclinaisons et variations du mot lui-même. Soleil et scintillement accourent
eux-aussi à la fête.
Ce
leitmotiv ne tient pas du hasard. Il constitue l'armature de l'édifice, ce
plain-chant qu'avitaille avec persévérance un profond souffle de renaissance.
Dont l'origine, opportunément printanière, n'est autre que la vie !
//elle passe en toi/sans illusion/comme une reine des prés.
Explorer
le titre avant même d'ouvrir le livre c'est déjà accepter l'invitation à une
saison de retrait (une retraite ?) à un voyage « là où il n'y pas de
forme, de son, de parfum, de goût ni d'élément », voyage provoquant,
presqu'étrange, en plein consumérisme, qui a de quoi dissuader certains de
poursuivre. C'est pourtant ici qu'il faut ouvrir la porte au silence et tendre
l'oreille. Qu'il faut accepter la main que donne l'auteure, répondre au
tutoiement de sa parole, signe de délicatesse et de sororité. Qu'il faut
rallier sa marche quand Allez marchons/disent les arbres//La Voie est
libre//Ne plus vivre la vie/mais la vie devenir.
Ces
poèmes à l'autre, où lumière, étoiles, soleil, vent, désir, silence,
danse, amour, douleur, attente, sont de connivence, s'enchantent, sont
le fruit d'une authentique respiration hors des filets tendus par un
aujourd'hui couleur de désespérance, quand ce n'est pas d'abdication misère
– irréductible /à peine souriante ou il y eut un peu trop
d'horreur/pour que le bien s'y fasse. Ils balisent un chemin de sérénité au
dessus des fossés, des chausse-trappes où végètent plus d'un captif.
Ils
naissent d'une langue qu'il faut laisser s'épanouir au dedans de soi, se
réclament avant tout du spirituel, de la méditation, comme de l'oraison. Laisse
monter ce chant de mémoire répète à l'envie Brigitte Maillard, qui
n'ignore pas que les sources se tarissent, que les chemins s'ensauvagent ou
qu'on a empierré les puits.
Ecrits
au crayon de lumière, cette suite bienvenue qui bénéficie d'une mise en page
aérée, ose l'amour en ces temps d'orages et de cruautés et lui ôte ses
chaînes Ô temps à venir/douceur ailée/à la joie de l'été//Couronne-moi
de tes désirs/à vivre seule au palais//Ravis-moi de tant d'ivresse/de passion
soulevée//J'ai rêvé de toi/nous étions unis/nous rêvions de l'être//sans savoir
que nous l'étions//Bientôt je serai dans la lumière/pour créer le jour.
Et
pour que la quête ne soit pas vaine d'un simple rêve/je te salue/ô ma
liberté. Et que la joie vienne de L'Au-delà du monde.
Denis Heudré Revue Spered Gouez N° 24
Il est des poètes explorateurs qui, sans aller bien loin et sans manipulation
d'équations et de théorèmes, cherchent avec des mots cette inconnue qui
pourtant nous interroge sans cesse : la vie. Brigitte Maillard est de ces
auteurs qui cherchent à "Saisir la vie au bord de l'univers" mais qui
la célèbrent aussi : " la vie qui parle au vent / au travers des
miroirs". Son dernier ouvrage s'intitule L'Au-delà du monde,
il explore la vie, la lumière, la mort "une espèce de mort / avec un
horizon / et trois couleurs". Il est publié chez la Librairie-Galerie
Racine et nul doute que Guy Chambelland n'aurait pas désavoué ce recueil.
Dans
son style, Brigitte Maillard applique à la lettre la maxime de Victor Hugo :
"Poètes, voilà la loi mystérieuse : aller au-delà." Son lyrisme est
fait d'appels du large et du cosmos "Un souffle d'étoiles / à portée de
nos gènes". Elle explore en poète les frontières de cet au-delà et fouille
dans les lumières invisibles "sur le seuil de l'invisible", "La
réalité ? / / Un masque pour le devenir". Comme une forme de méditation
zen en poésie face à !a fragilité du temps "Vivre le temps d'un
fruit", "Ne plus vivre la vie / mais la vie devenir".
Brigitte
Maillard est trop modeste pour affirmer une théorie "(Que dire de soi ? /
rien / seul le silence éveille)". Elle cherche comme tout le monde et se
sert de la poésie pour "enjamber le jour". Grande passeuse de poésie,
elle-même éditrice, Brigitte Maillard cultive un au-delà du monde en poésie
bien à elle. Dans l'universalité des mots pour dire la vie, au-delà de toute
frontière "au-delà des nations // se reprendre dans le souffle /// S'unir
se réunir / de la terre au ciel / de l'animal à la joie".
Ce
recueil vient de recevoir le Prix de poésie 2017 Les Gourmets de
Lettres sous l’égide de l’Académie des Jeux Floraux de Toulouse.
Le chemin d’éveil de Brigitte Maillard
Marie-Josée Christien
Revue Spered Gouez N° 24
& Les Cahiers du sens 2019
Ce livre est le Points de vue de la Revue Spered Gouez N°24
Chroniqué par Gerard Cléry, Denis Heudré et Marie-Josée Christien
& Les Cahiers du sens 2019
Ce livre est le Points de vue de la Revue Spered Gouez N°24
Chroniqué par Gerard Cléry, Denis Heudré et Marie-Josée Christien
Des
auteurs « se mettent » (comme ils disent) parfois à la poésie
tardivement, une fois leur carrière professionnelle terminée et la
vie de famille devenue moins accaparante. Ils justifient leurs décennies de
silence par le manque de temps, la fatigue du quotidien, le tourbillon de la
vie où la poésie et même la lecture n’avaient pas de place. Ecrire devient
alors soudainement pour eux le passe-temps qui leur permet de faire
face au désoeuvrement redouté. Ces poèmes, d’où la vie est absente, se reconnaissent
par leur manque d’effort, leur absence d’intériorité, leur abondance
d’artifices convenus. La poésie n’ayant pas pris part entière au cours de leur
existence, leur fadeur nous indiffère.
Rien
de tel chez Brigitte Maillard, venue pourtant à la poésie en 2004,
après une vie personnelle et professionnelle qu’on devine bien remplie. Son
premier recueil, La simple évidence de la beauté(Atlantica, réédité
par Monde en Poésie), m’avait saisie d’emblée par l’urgence de sa
parole. A l’éveil du jour (Monde en poésie) fait
cheminer ensemble prose et poésie pour livrer son parcours douloureux, pas à
pas, de la maladie à la « vraie vie » et rendre hommage à la force
vivifiante du poème.
L’Au-delà du
monde, son cinquième recueil, confirme que la poésie n’est pas pour elle
juste un supplément d’âme, ni une ornementation qui viendra agrémenter la
vieillesse à venir, mais qu’elle est ce souffle vital, bienfaisant,
« mystère plus grand que l’univers », capable de « nettoyer (s)a
blessure / au feu de la rivière ». Profondément puisée dans l’expérience,
la poésie est ici synonyme de vie. Initiatique comme un « chant de
mémoire », elle est la respiration indispensable pour « ne
plus vivre la vie / mais la vie devenir », quand il ne reste que « la
peau de nos cœurs / pour unique soutien ». Elle est un engagement de toute
sa personne.
Brigitte
Maillard place notre fragile destin et ses aspérités « au coeur de la
matière » du poème. Elle creuse, prolonge, densifie
son chant intérieur dans une dimension interrogative. Avec une profondeur qui
touche à la spiritualité, d’un lyrisme sobre, elle
veut « saisir la vie au bord de l’univers ». Cet au-delà est
l’opposé d’un monde lisse et clos, refermé sur lui-même. Ce n’est pas un hasard
si la poète, convaincue que la parole poétique peut concerner tout un
chacun, cherche à la sortir de «l’entre soi » où elle se
cantonne. Fondatrice des jeunes éditions Monde en poésie, elle
expérimente des voies nouvelles pour faire entendre la voix du poème. Une voix
à suivre !
Lise G., poète
Un titre en deux morceaux ... qui n'en
font qu'un, une parole délivrance.
L'ouvrage que j'ai entre les mains ne pèse
pas bien lourd, il a l'étoffe d'une feuille de l'arbre de Vie soudain à mes
pieds d'où s'élance le vent qui vient de la poser : c'est un Souffle en
l'incommensurable.
Celle qui le porte a voilé le regard et du
grand vide à la place des yeux ce qui Regarde entre et sort sans bruit, c'est
une souvenance où se délivre le message :
" Chacune de nos rencontres est aussi
un à Dieu ".
Le mouvement pour l'ouvrir est le même que
celui pour le fermer, c'est celui qui déroule le long ruban de Soi entre pleins
et déliés.
Lorsqu'une plume pousse en nous par tous
les bouts en la vivante audace. Celle dont les forêts, qui brûlent en ce moment
autour de moi, chantent la vivante clarté.
« Faut il que le monde s'efface pour que
la vie apparaisse enfin ? »
Au seuil de la question, l'âme hésite un
instant puis comme l'oiseau libre de cage, lance le Chant qui n'a pas d'âge.
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